Une licence en didactique du français en poche, j'ai enseigné comme généraliste durant une douzaine d’année à Genève. Vers l'âge de 12 ans, les élèves sont sélectionnés en vue de la poursuite de leur scolarité. Or,  systématiquement, environ 20% d’entre eux se trouvaient en situation de difficultés d’apprentissage dans nombre de disciplines, ce qui pouvait potentiellement prétériter leur avenir (ceci pour ne pas dire qu’il était à peu près certain que ces jeunes auraient bien du mal à s’insérer dans une société concurrentielle). Je n’expliquais pas pourquoi ces enfants au QI absolument normal se retrouvaient systématiquement en queue de peloton des tests standardisés, alors qu’il me semblait faire tout ce qui était en mon pouvoir pour exercer correctement mon métier, notamment respecter la législation en vigueur, les programmes, l’utilisation des méthodes et ouvrages reconnus... J’ai voulu comprendre pourquoi je ne parvenais pas à faire réussir tous mes élèves alors âgés de 12 ans !

Je suis donc retournée sur les bancs de l’université pour y étudier la sociologie de l’éducation, tout en étant engagée comme chargée de cours, puis comme professeure associée à la Haute école pédagogique du canton de Vaud. 

Aujourd’hui, je pense en savoir un peu plus... J’ai eu la chance de pouvoir faire de la recherche, de former les futur·e·s enseignant·e·s vaudois·e·s, de rencontrer beaucoup de monde, des directions, des formateurs et formatrices, des enseignantes et enseignants, des éducatrices et éducateurs, des psychologues et logopédistes scolaires. Je suis également Chargée de cours à l'université de Neuchâtel.

Parallèlement à ce parcours, j’ai milité. Au sein de la Société Pédagogique Genevoise (SPG). Je suis actuellement membre du Syndicat des enseignants romands (SER) et, à ce titre, je rédige les pages syndicales du canton de Vaud. Je suis également membre du Groupe Romand d’Éducation Nouvelle (GREN), qui lui-même fait partie du Lien International de l’Éducation Nouvelle (LIEN). L’Éducation nouvelle pose la nécessité d’apprendre ensemble à penser et agir autrement, c’est-à-dire de développer une pensée complexe pour aborder la complexité du monde (après Edgar Morin). 

Aujourd’hui, beaucoup de mes collègues parlent de l’évolution des élèves (en des termes parfois peu élogieux), des difficultés rencontrées au quotidien. C’est ainsi que s’est développé en moi, le besoin de revenir au cœur de l’action, de partage et de solidarité, de mettre aussi mon expérience au service de ces merveilleux métiers que sont ceux de l'enseignement et la formation.